Brèves du désordre
(feuille d'infos de TLMD, #3, décembre 2000)

18 au 29 mars : nombreuses mutineries, saccages, évasions collectives dans les centres de détention pour mineurs en Thaïlande. A Baan Karuna, près de 600 s'évadent après une mutinerie qui finit en affrontements avec la police anti-émeutes. A Baan Metta, 431 sautent la clôture, certains réquisitionnent des taxis pour fuir. Près de 300 sont recapturés ou livrés par leur famille. Deux jours plus tard, l'incendie d'une serre à champignons fait diversion tandis que 200 détenus se refont la belle. Dix jours après, 95 nouveaux les imitent. A Baan Muthita, l'arrivée des jeunes repris après l'évasion de Baan Karuna provoque le saccage des équipements. Enfin, des mouvements de protestation en solidarité ont également lieu dans les " maisons de redressement " de Nakhon Ratchasima, Nakhon Sawan et Ubon Ratchathani.

21 août : Attaque de l'entreprise Stroppiana à Turin avec du gaz et de l'essence. Cette boîte utilise des prisonniers. La revendication anonyme fut "feu aux prisons. Edo et Sole, nous ne vous oublions pas". Edo et Sole ont été suicidés dans les geôles italiennes.
A 20 km d'Athènes, incendie de la voiture d'un fonctionnaire du consulat italien. Action revendiquée par l'Etoile noire, en solidarité avec tous les anarchistes incarcérés.

8 septembre : Luc Heurend, maton de son état et désormais plus rien, a été abattu près de chez lui. Il officiait à la maison d'arrêt Ste Anne d'Avignon (Vaucluse) et constitue, selon son ex-ministère de tutelle, le premier cas d'un maton abattu en dehors de taule.
A l'occasion, on a aussi appris qu'en juin, trois gardiens de la centrale de Quentin-Fallavier (Isère) s'étaient fait péter la gueule en dehors des murs.

Octobre : tentative d'évasion collective en Iran à Chiraz. L'émeute dure plusieurs heures, les gardiens sont attaqués. Six détenus sont tués, 25 autres blessés.

6 octobre : à Sao Tomé, trois évadés en cavale tuent un français qui leur refusait son bateau pour partir au large.

8 octobre : nouvelles révoltes dans plusieurs prisons italiennes dont Bellizzi Irpino et Secondigliano à Naples. Dans la première, les détenus s'affrontent aux matons après avoir détruit leur cellule. On compte trois blessés chez les gardiens. Dans la seconde, un maton est pris en otage pendant plus d'une heure à l'aide d'une lame de rasoir.

21 octobre : A Brescia (Italie), attentat incendiaire contre le siège d'Ikéa, entreprise dirigée par un néo-nazi notoire qui exploite des prisonniers. La revendication portait sur la solidarité avec toutes les personnes en lutte dans les prisons.

23 octobre : trois détenus de la maison d'arrêt de Nantes s'emparent des clés d'un gardien, le prennent en otage et montent sur les toits. Un autre reçoit un coup de tournevis. Parvenus sur le toit et munis de draps noués, ils finissent par lâcher l'affaire, mis en joue par les miradors. L'un était en préventive, les deux autres " libérables " en 2003 et 2014. En mai 2000, un détenu était cette fois parvenu à s'échapper avant d'être repris trois mois plus tard.

29 octobre : Philippe M., incarcéré pour de nombreux braquages, parvient à s'évader de la prison de Montmedy (Meuse). Il est repris le 7 novembre lors d'un contrôle routier à Paris-14e.

2 novembre : Adil Messaadi, libérable en 2001, s'échappe de la maison d'arrêt de la Talaudière (Loire) en passant par la case infirmerie puis entretien des espaces verts à l'aide d'un badge prévu à cet effet. Il est repris le 6 novembre à Oyonnax. En octobre, un autre détenu avait déjà utilisé le plan " espace vert " pour se faire la belle avant de se constituer prisonnier.

7 novembre : Apupong (Philippines), une centaine de personnes attaquent la prison. Ils commencent par des grenades dans le local où dorment les gardiens puis finissent au lance-roquettes contre les murs de la taule. L'action est revendiquée par le Front Moro islamique de libération. Au total, 67 prisonniers se font la belle.

12 novembre : Felix Alberto Lopez de Lacalle Gauna, membre de l'ETA, s'échappe de l'hôtel de la Séglière à Aubusson (Creuse) où il était en résidence surveillée après 7 années passées à Fleury-Mérogis. La France le séquestrait là en attendant de l'expulser vers l'Espagne.

16 novembre : Arrestation à Paris-6e de Michel T. et Alain M., évadés pour l'un de la prison de Montmédy fin octobre et de Nantes en août pour le second. Le premier avait utilisé des draps noués entre eux tandis que le second s'était porté volontaire pour nettoyer les plages souillées par l'Erika avant de s'évanouir dans la nature.