Un insoumis total incarcéré

Le compagnon anarchiste Marco Pierattini, insoumis au service militaire, a été arrêté à Vada (Livourne) le mercredi 23 janvier. Condamné à 6 mois, il est incarcéré dans la prison militaire de Santa Maria Capua Vetere (la seule qui reste en Italie). Un de ses textes a été publié par Il Cane di fuoco n°1, mars 2003 (bulletin de l'ABC italienne), alors que nous publions ici un texte collectif écrit avec d'autres détenus de la prison militaire.

Nous sommes des hommes et pas des bouffons à commander.

L'Etat nous a privés de l'affection de nos familles, de l'amour de nos proches, de la beauté de nos mers et de nos montagnes, du parfum de nos terres, parce que nous avons piétiné de différentes manière ses brigades, ses bataillons, ses unités.

Ils nous nomment déserteurs d'une armée que nous n'avons jamais voulu former, manquant à des appels auxquels nous avons refusé de répondre. Mais ni une brigade, ni un bataillon, ni une unité entière ne valent la force et la dignité d'un seul d'entre nous, nous qui considérons notre dignité comme inviolable en l'affirmant sans repentir, avec la détermination d'hommes libres. L'Etat qui voudrait nous faire sentir la honte en nous chassant de la société civile obtient l'effet contraire, ressert les liens entre nous et nos proches, prêts à mille démonstrations d'amour, hostiles aux guerres et aux intérêts économiques qui les engendrent ; nous restons droits, debout, et jamais à genoux.

L'Etat nous exploite, nous faisant balancer à ses potences militaires en nous entassant dans cette immonde structure pour terroriser ceux qui doivent obligatoirement vêtir leurs uniformes, tout comme il nous a exploités mille fois avant cette guerre en appelant horreur ce que nous pensons juste, crime notre liberté, et liberté notre travail forcé.

Nous n'avons pas de patrie, nous considérons les individus de toutes latitudes comme libres, nous considérons comme des ennemis les arrogants et les exploiteurs qui piétinent le même sol que nous. Nous défendons seulement nos pairs en échangeant la solidarité et la complicité merveilleuses que seuls les pairs savent fusionner, nous refusons de reconnaître toute frontière, résultats des guerres atroces qui engendrent une répartition inégale d'un monde qui est à tous, sans distinction. "

Avec chaleur et humanité,
les détenus de la prison militaire de Santa Maria Capua Vetere (Caserta)

Pour lui écrire :
Marco Pierattini
Carcere militare di Santa Maria Capua Vetere
Via Appia km 6500
81055 Caserta
Italie