Le 2 mars 2003, la police des chemins-de-fer veut contrôler deux voyageurs dans le train à hauteur d’Arezzo (Toscane). Mario Galesi et Nadia Desdemona répliquent par des coups de feu, un policier meurt, un second est blessé. Mario reste sur le carreau tandis que Nadia est arrêtée et placée en prison spéciale. Tous deux se révéleront être des membres des Brigades Rouges en clandestinité. Les funérailles des deux assassins en uniformes seront nationales, les syndicats appelant même à un quart d'heure de silence.

Aucun silence

Les mots souvent ne suffisent pas, et les poésies n'apaisent pas la rage et la
douleur que nous éprouvons à la nouvelle sanglante de l'épilogue de la vie ou de la liberté d'autres révolutionnaires.

Et si différentes puissent être les idées, les projets ou les objectifs qui ont animé les choix de ces individus, aujourd'hui je ne peux que me sentir du même côté de la barricade, celle de ceux qui ne se rendent pas à l'empire mortifère de l'inégalité et de l'exploitation et contre lequel je lutte avec toutes les forces en ma possession.

Un homme et une femme, en voyage avec leurs expériences et leurs espoirs, qui tombent dans l'un des nombreux mécanismes de contrôle auxquels chacun, chaque jour, est soumis, dans une société qui ne peut survivre que grâce aux troupes de serviteurs armés et aux technologies de fichage de masse, une société pourrie et terrorisée par ce qu'elle provoque elle-même.

Un homme et une femme qui défendent leur liberté au prix de leur vie, et mettent fin à l'existence de l'ennemi qui a vendu ses propres jours à ces puissants qui oppriment et exploitent la planète entière.

Aujourd'hui, celui qui vit avec la révolution dans le cœur et dans ce qu'il fait n'arrive pas à se taire, à attendre résigné les prochaines informations télévisées ou les révélations de la presse
du lendemain.

Pour Mario, la certitude que pour chaque révolutionnaire tombé d'autres viendront.

Pour Nadia, l'embrassade des luttes que les uniformes, juges et barreaux ne peuvent arrêter.

Un montagnard
4 mars 2003