Etats-Unis

Le 24 octobre est entré en vigueur le USA Patriot Act (acronyme raffiné pour " Uniting and Strenghtening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act ", qu'on peut traduire par " loi d'union et de renforcement de l'Amérique par la mise en place d'outils appropriés nécessaires pour intercepter et faire obstacle au terrorisme "). La loi a été approuvée à la quasi-unanimité (une voix contre à la chambre des sénateurs). Elle est en théorie valable jusqu'en décembre 2005, mais l' " expiration " ne vaudra pas pour toutes les mesures.Tout un pan du texte est bien sûr consacré aux étrangers suspectés d'activité " terroriste " ou accusés d'avoir hébergé des suspects. désormais, ces ressortissants étrangers pourront faire l'objet d'une détention sans preuve et sans aucune justification d'une durée de 7 jours (le ministre de la justice avait demandé la détention illimitée), contre 2 jours auparavant ; au bout des 7 jours la personne doit être présentée à un juge ou remise en liberté. l'enregistrement des conversations entre avocats et détenus est autorisé quand ces derniers sont soupçonnés de " terrorisme ". Mais la marge acceptable d'arbitraire gouvernemental a été franchie au goût de nombreuses associations et médias des Etats-Unis, avec le décret présidentiel de la mi-novembre sur la création de tribunaux militaires (donc de procès secrets) pour juger les étrangers accusés de " terrorisme ".Le USA patriot act prévoit aussi des perquisitions secrètes (en l'absence des propriétaires) dans les domiciles et les bureaux ; l'extension des pouvoirs d'investigation du FBI et de la CIA ; la création d'un nouveau crime de " terrorisme intérieur " qui pourrait s'appliquer aux manifestants ; la perquisition des fichiers des universités sur les étudiants étrangers ; un gros renforcement de l'écoute des communications téléphoniques et de la surveillance électronique (installation du système " Carnivore " d' " écoute " des e-mails et du trafic internet par le FBI très facilitée ; durcissement de la répression des pirates informatiques : 5 à 20 ans de prison pour une attaque ayant causé au moins 5000 dollars de dommages sur un an ; possibilité de poursuivre tout pirate, qu'il/elle agisse ou non sur le sol des Etats-Unis, dès lors que sa communication internet transite par là, ce qui est le cas de la majeure partie des connexions ; nouveau logiciel du FBI de décodage et décryptage des ordinateurs individuels : " Lanterne magique "; etc.).

Répression aux USA

Plus de mille cent personnes ont été arrêtées depuis le 11 septembre dans le cadre des enquêtes sur les attentats ; quelques centaines sont encore sous les verrous.
A la mi-novembre, le ministre de la justice a annoncé son intention d'interroger 5000 personnes récemment arrivées aux Etats-Unis, en provenance du Proche-Orient pour la plupart.

Canada

A la mi-octobre, le gouvernement du Canada a présenté son projet de loi " antiterroriste ", similaire en plusieurs points à ceux des Etats-Unis et du Royaume-Uni, ainsi qu'il est dit explicitement dans les textes du ministère de la justice. Toutefois, pour les mesures d' " arrestation préventive " des éventuels suspects, le gouvernement canadien semble se montrer moins répressif que ses homologues.