Le mouvement anarchiste italien (autonome des organisations) était déjà sorti affaibli de l’enquête Marini qui en septembre 1996 a tenté de faire condamner de nombreux compagnons en inventant une organisation dénommée ORAI. Si on rajoute à cela les vicissitudes turinoises liées à la lutte en Val Susa de 1998 (avec l’assassinat de deux compagnons), il abordait ce nouveau millénaire passablement amoindri. Cela n’a pourtant pas empêché la multiplication des attaques anonymes se revendiquant de l’anarchisme dès avant Gênes en 2001 et la renaissance ou l’accroissement du dynamisme de différents groupes dans plusieurs villes (de Rovereto à Pise, de Milan à Lecce, en passant par Bologne ou Cuneo).

Deux données sont pourtant venues bouleverser la donne. Outre la répression qui a frappé toujours plus large en envoyant de nombreux compagnons en taule pour d’imaginaires «associations subversives», les attaques fascistes se sont multipliées avec l’assentiment d’un gouvernement à l’image d’un pays où le fascisme s’est souvent fait populaire, tandis que le manque collectif de perspectives se faisait toujours plus cruellement ressentir. Certes, de campagnes contre les biotechnologies en réseau contre la machine à expulser, et sans oublier les collectifs sur le thème des nuisances environnementales, il ne manque pas de luttes parcellaires. Mais cela ne saurait ni compenser les réflexions autour du projet insurrectionnaliste des années 80 ni le manque d’ouverture aux explosions sociales dans le reste de l’Europe et du monde ou aux luttes «sociales» du territoire italien.

Les deux textes que nous avons traduit ici sont le reflet de réflexions internes qui ont traversé le mouvement à partir de 2004. Le contexte en est à la fois la critique du vieux réflexe «frontiste» d’alliance et d’initiatives communes avec les chapelles marxistes en décomposition (des autonomes à l’ultra-gauche) face à l’ennemi commun (la répression étatique ou les attaques fascistes), et la nécessaire intervention dans les luttes pour enfin cesser de «tourner en rond» en se plaignant de son propre isolement ou de la résignation des prolétaires.

Alors que règne ici (en dehors des orgas bien sûr) depuis bien longtemps la culture de la tactique plutôt que de la cohérence entre les moyens et les fins, de la radicalisation des masses plutôt que la participation sur ses propres bases à la guerre de classe, ou encore des relations à caractère plus familial que fondées sur des projets auxquels se mêleraient les affinités, nous avons pensé que ces deux textes d’outre-Alpes pouvaient à leur tour constituer des prémices de discussions intéressantes entre nous.


Face à toi


Au début, ce n’étaient que quelques voix. Quelques unes mais pleines d’assurance, animées d’un caractère péremptoire dû plus aux artifices de la «nécessité stratégique» qu’à la puissance effective de ses propres moyens. Puis les voix ont commencé à se multiplier, quantitativement et qualitativement, et sont devenues un petit chœur. Ici et là, on est passé des paroles aux faits. Des paroles ridicules et des faits médiocres diront certains, mais ce sont toujours des paroles et des faits ! Par les temps de disette que nous traversons, il faut bien le reconnaître, ce ne sera pas un oasis dans le désert, pas même un mirage. L’opportunisme qui infeste depuis toujours les ambitions des uns et l’aphasie qui annihile depuis trop d’années l’intellect des autres ont fait le reste.

C’est désormais officiel. En lisant les textes et les communiqués diffusés sur la toile et ailleurs, il est devenu impossible de ne pas se rendre compte qu’il y a un tas de braves compagnons de divers horizons à l’intérieur du mouvement qui veulent s’acoquiner, nouer des alliances, combiner des actions d’ensemble... pour combattre l’ennemi commun. Basta du sectarisme ! Basta des préjugés idéologiques ! Place au front uni anticapitaliste.

«C’est unis qu’on vainc»
(un quelconque politicien)

Cette proposition n’est ni nouvelle ni originale. Si ça n’a pas fonctionné hier, on ne comprend pas bien pourquoi ça devrait marcher aujourd’hui. Peut-être faudrait-il le demander à ses défenseurs actifs. Même si, à dire vrai, il faut reconnaître une nouveauté par rapport à ce qui a déjà été accouché (et avorté) par le passé. Si le point de départ reste le même —la conviction que «l’union fait la force»— le contexte dans lequel nous sommes a pourtant profondément changé. En des temps quelque peu lointains, de nombreux compagnons furent pris par l’agitation frontiste parce qu’ils pensaient qu’il suffisait d’un coup d’épaule pour mettre l’ennemi en difficulté. La révolution était dans l’air, «au coin de la rue», et une collaboration active semblait pouvoir l’accélérer. Aujourd’hui, au coin de la rue, il n’y a que l’immanquable caméra de vidéo-surveillance.

Que cela soit clair, l’ennemi est toujours plus en difficulté, mais nous le sommes encore plus que lui. Les rapports ne sont donc plus de force, plutôt de faiblesse. On s’unit pour se porter réciproquement la poisse. Ce n’est pas un hasard si les prurits frontistes se font le plus souvent sentir autour de la question carcérale, comme si l’ombre menaçante et sombre de la taule devait pousser à serrer les rangs. Certains, en manque de nombre sur lequel compter, ont eu l’illumination : si l’Etat ne fait pas trop de distinction lorsqu’il s’agit de nous fourrer tous dedans, pourquoi devrions-nous en faire lorsqu’il s’agit de rester tous dehors ? Et allons-y avec les manifestations en commun où on peut marcher côte à côte et les assemblées communes où on peut parler ensemble et s’applaudir à volonté. Face à la répression qui nous met sur la défensive et nous unit dans la disgrâce, il est plus facile d’oublier la révolte qui nous lance à l’attaque et nous sépare dans le plaisir. Qu’en est-il de cette révolte ? Quel est son sens ? (Et pendant qu’on y est, comment diable fait-on pour confondre la lutte contre la répression et le soutien politique avec ceux qui sont réprimés ?)

Il y a vraiment de quoi se poser des questions en assistant à cette expression d’amour entre révolutionnaires autoritaires et anti-autoritaires. Que les premiers, à cours de nigauds à qui faire la cour s’agitent pour trouver une berge, est plus que compréhensible ; mais les seconds, pourquoi se prêtent-ils donc au jeu ? Un jeu qui non seulement n’en vaut pas la chandelle, mais pas même le pauvre bout qui l’illumine. Il ne suffit pas de répéter la ritournelle «l’union fait la force», impeccable dans sa certitude mathématique. Excepté pour les ingénieurs de la révolution, il devrait être bien connu que cela ne peut fonctionner que lorsque s’unissent des éléments qui possèdent plus de points communs que de différences. Autrement, que pourrait-on faire ensemble ?

Certains répondront sans doute que c’est une question de «pureté». Et bien non, au contraire : il s’agit d’une question pratique. Des éléments ayant des projets opposés, des désirs opposés, des idées opposées, ont bien peu à faire ensemble. A moins que les uns ou les autres, ou tous deux, ne renoncent à leurs propres projets, leurs désirs, leurs idées. Non pas à des aspects secondaires et négligeables de ceux-ci, mais à l’essence fondamentale qui en constitue la raison d’être. Ou ils y renoncent vraiment, devenant autre chose que ce qu’ils sont (et avant de combattre l’ennemi on commencera peut-être par se disputer avec de vieux amis) ; ou bien ils ne cèdent pas au compromis, ils refusent tout renoncement et ne peuvent alors plus rien faire ensemble. Rien, parce que les projets, les désirs, les idées ne sont pas de pures abstractions qui n’existent que sur quelque feuille de papier, mais investissent tous les champs possibles de l’action pratique, en sont l’expression, et il n’est alors pas possible de faire en même temps une chose et son contraire. Ce sera certainement possible pour les acrobates du transformisme —capables d’être favorables aux prisons du peuple le lundi, pour la destruction de toutes les prisons le mercredi et enfin sympathisants des peines alternatives le samedi— mais qu’en est-il de ceux qui ont toujours défendu la cohérence entre les moyens et les fins ?

«Il pèse sur le frontisme la suspicion de n’être qu’un expédient tactique pour préparer l’hégémonie communiste»
(Dictionnaire de politique, éd. Utet)

Que de malignité y a-t-il dans le monde, n’est-ce pas ? Et pourtant, il suffit de jeter un œil aux textes diffusés jusqu’à présent pour constater qu’on n’y trouve aucune trace de quoi que ce soit d’anarchiste, alors qu’y abondent les tirades autoritaires. Certes, les anarchistes ont aussi leur part dans le cours de ces initiatives communes ; comme main d’œuvre ils sont bien gentils. Mais le ton, inutile de le cacher, ce sont les autres qui le posent. Il y en a pour toutes les nuances de l’abjection, de la nécessité d’un «programme» qui guide les luttes, jusqu’à l’exigence de lancer des «campagnes politiques» à usage et consommation des militants, le tout assaisonné d’appels au «devoir», sous les auspices de la «victoire», aux saluts à ceux qui sont tombés avec «honneur». Programme, honneur, politique, victoire, devoir... tous ces concepts sur lesquels se serait déchaînée l’ironie iconoclaste anarchiste il y a quelques années recueillent aujourd’hui au contraire, sinon un vaste consensus, au moins de la curiosité et une indifférence complice.

Comment en est-on arrivé à ce point ? En effet, on peut se le demander, même si les réponses pourraient sonner de manière plutôt désagréable. C’est peut-être un hasard si l’agitation frontiste a commencé à se propager après que les rapports entre compagnons plus proches soient partis en miettes (ce qui, par ailleurs, s’est produit dans les deux camps) ? Mais si on n’est pas en mesure de faire des choses ensemble avec ceux qui sont plus proches, comment peut-on penser réussir à le faire avec ceux qui sont plus éloignés ? C’est peut-être un hasard si la tournure actuelle a trouvé un terrain fertile là où le critère d’affinité (on trouve des compagnons sur la base des idées qu’ils ont dans la tête) a laissé place à celui d’affectivité (on trouve les idées sur la base des compagnons qu’on a autour de soi) ? Mais si nos compagnons ne sont plus ceux qui partagent notre vision du monde, mais plutôt ceux qui nous sont génériquement sympathiques, jusqu’où s’élargira ce front et au nom de quoi ? Est-ce un hasard si unir ce qui est différent, pour ne pas dire opposé, est plus facile lorsque le brouillard qui bouche la vue est tel qu’on ne saisit plus les différences ? Mais une fois la critique mise au ban, vue comme une source de discorde plutôt qu’utilisée comme un instrument de clarification, comment peut-on penser maintenir sa propre autonomie et éviter de devenir une masse de manœuvre pour d’autres ? Est-ce un hasard si cette ouverture vers des militants politiques correspond à une certaine méfiance, pour user un euphémisme, envers de possibles débouchés sociaux des luttes ? N’avait-on pas toujours soutenu que la question sociale ne peut en aucune manière être confondue avec la question politique ? Ce qui passe par la tête des révolutionnaires autoritaires est facile à imaginer. Animaux politiques en voie d’extinction, ils sont contraints pour survivre d’envisager une collaboration avec les anarchistes ; pour eux, nous sommes sincères, au fond du fond. Il serait en revanche beau et intéressant de savoir ce qui passe par la tête de ces anarchistes. Malheureusement, il est inutile d’attendre une réponse de ceux qui sont barricadés depuis longtemps derrière un silence qu’ils voudraient digne, mais qui en réalité n’est qu’embarrassant —autant pour le confusionisme qu’il sous-tend que pour les bassesses qu’il alimente. Que ces anarchistes aillent donc faire les idiots utiles pour les menées autoritaires, si ça les aide à se sentir actifs. Libres de croire que trois pelés noirs plus trois pelés rouges font une multitude de révolutionnaires...

«Au lieu de nous lamenter de se retrouver tous seuls, nous aurions dû toujours chercher, en tout temps, en chaque lieu et événement, à être «seuls contre tous» ... Nous ne devons vouloir de compromis d’aucune sorte, d’aucune voie détournée, d’aucune alliance équivoque, d’aucune aide de faux amis, d’aucun expédient de canaille. Nous devons entrer seuls en lice, sans se compter et sans compter les ennemis, sans autre force qui ne soit la nôtre»
(un vieil anarchiste italien, 1920)

Non, ce n’est pas du masochisme. C’est le fruit d’une certaine manière de vivre la vie, et donc sa transformation radicale. Une manière qui ne se base pas sur l’aspect quantitatif du problème, mais sur celui qualitatif. Nous sommes peu nombreux, c’est vrai. Nous sommes seuls, c’est vrai. Et alors ? Nous n’avons jamais défendu la tyrannie du nombre. Si nous l’étions, nous serions des démocrates réformistes. Au contraire, n’avons-nous pas toujours défendu qu’une étincelle peut suffire à incendier la prairie ? (Une métaphore reprise avec une certaine hypocrisie par certains frontistes : mais si un petit briquet et la contribution du vent suffisent, à quoi leur servent les fronts élargis ? A brasser du vent avec leur flatulences idéologiques ?) Nous continuons à penser que ce ne sera aucune «avant-garde», aucune «minorité active» qui fera la révolution, mais qu’une telle œuvre démesurée ne peut qu’être le résultat de forces sociales impossibles à prévoir, impossibles à contrôler, impossibles à diriger, mais possibles à déchaîner. En deux mots, nous ne pouvons que viser à être le détonateur d’une explosion sociale, ou bien en élargir les effets une fois déclenchées. Et alors, pourquoi toute cette peur et cette honte à cause de notre nombre réduit ?

Dans la Russie de 1917, sur une population de 185 millions de personnes, les anarchistes étaient au maximum 3000. Mais dans des conditions sociales qui avaient muté, au cœur de la tempête, ces 3000 anarchistes représentaient un tel danger pour la dictature bolchévique qu’il a fallu leur extermination immédiate. Ceci, parce qu’au cours d’une rupture sociale, tout devient possible, même l’impossible. La liberté si longtemps réprimée, tenue en bride par les coutumes sociales, est difficile à contenir une fois déchaînée : elle se diffuse, s’étend, contamine ce qu’elle rencontre sur son chemin. Des citoyens honnêtes qui le jour d’avant étaient des esclaves soumis deviennent des révoltés pleins d’audace. C’est vérifiable dans toutes les révoltes, dans toutes les insurrections, dans toutes les révolutions de l’histoire. C’est justement pour cela que ça n’a pas de sens de se compter et de compter nos ennemis, dans l’espoir que le résultat final soit en notre faveur. Laissons aux autres cet objectif odieux.

L’idée quantitative de la révolution, celle qui nécessite une organisation solide, avec un programme précis, une stratégie définie, qui œuvre à rassembler progressivement sous ses drapeaux les compagnons à fin de faire front face à l’ennemi de classe, cette idée est typiquement autoritaire et centralisatrice. C’est une idée qui peut se vanter d’avoir derrière elle plus d’un siècle de défaites et de trahisons, en plus d’un siècle d’infâmie. Cette idée, qui agonise depuis des années, invoque à présent notre aide. Et nous, plutôt que de mettre fin à ses jours, nous nous efforçons de la ranimer ? Est-ce vraiment à nous qu’il revient de contribuer à organiser des initiatives au cours desquelles sont écoulés les images pieuses de Staline et les lauriers du Che ? Peut-être parce y a-t-il aussi des «compagnons braves et dignes» parmi les autoritaires ? Mais là n’est pas la question. C’est plutôt : pour quel monde se battent-ils ? De quelle substance est faite leurs rêves ?

Ne nous faisons pas d’illusions. Nous sommes vraiment peu à la surface de la terre à désirer une liberté absolue dans un monde privé de toute domination. Si nous avons vraiment cette perspective à cœur, dans son unicité, si nous ne voulons pas qu’elle devienne une île folklorique perdue dans le grand archipel de la gauche, nous devons tirer au clair l’abysse qui nous sépare de ceux qui habitent sur cet archipel. Certains entendent unifier (c’est-à-dire «réduire les différentes unités autonomes en un tout homogène et organique») parce qu’ils pensent qu’homogénéisation rime avec efficacité, ils veulent que les individus se transforment en masse, ils espèrent centraliser le mouvement en une grande force. Mais d’autres entendent au contraire différencier pour permettre à chacun d’agir comme il le désire, préfèrent que les masses se transforment en individus, veulent décentraliser le mouvement en une myriade de groupes autonomes. Une éventuelle union entre autoritaires et anti-autoritaires ne peut qu’être une affaire politique, qui sera au bénéfice exclusif de ceux qui possèdent une mentalité politique.

«Lâchez le certain pour l’incertain. Descendez dans la rue»
(un ennemi de l’ennui)

Mais vous n’en avez pas ras-le-bol des cabrioles de la politique ? Vous n’êtes pas encore fatigués des «compromis tactiques» qui promettent tout et ne tiennent rien ? Qui en plus de ne rien vous apporter vous privent de ce que vous êtes ? Vous ne vous sentez pas encore pathétiques et ignobles en singeant d’en bas les bouffons de Palais ? Alors, Fassino avec Prodi, les Disobbedienti avec Rifondazione, Follini avec Fini, les «anti-imperialistes» avec les «communautaristes», Pecoraro Scanio avec Diliberto, les anarchistes avec les autonomes ; non à l’article 270 du code pénal, oui au référendum sur le statut des travailleurs ; à Milan nous avons perdu, à Bologne nous avons gagné, à Rome nous avons fait match nul...

Abandonnons une fois pour toutes le palais et ses couloirs, qu’ils soient grands ou petits ; descendons dans la rue. C’est vrai, nous y trouverons de nombreux êtres en chair et en os résignés, mais aussi peu de militants politiques endoctrinés. Et alors ? C’est là que sont les exploités, c’est parmi eux qu’il faut semer le germe de la révolte, et non au milieu des restes —certains déjà avariés— d’une classe politique avide de revanches. Les exploités sont sourds et indifférents, alors que les militants politiques sont attentifs et disponibles ? ça veut dire qu’on cherchera le moyen de secouer les premiers, plutôt que de s’allier avec les seconds. ça veut dire qu’on cherchera le moyen d’impliquer les premiers dans des événements inconnus, leur faire entendre des paroles insoupçonnables, briser les limites de leur pensée plutôt que de convoquer les seconds aux initiatives habituelles, leur faire gueuler de fades slogans, couvrir «tout le territoire» par un «travail politique». Pour faire que les premiers s’énervent, pour les chambouler, les faire sortir hors d’eux, plutôt que de lisser le poil des seconds, les persuader, les conduire derrière nous.

Dans ce texte, on ne propose pas de solutions, on pose des problèmes. Mais si on ne pose pas le problème, comment peut-on chercher la solution ? Mais tout ça est absurde — c’est bien plus difficile ! Mais tout ça est absurde — c’est quasi impossible ! C’est vrai. Si, si, c’est vrai. Mais qu’est-ce que nous voulions faire, au juste ? Ah ouais, la révolution...

[Traduit de l’italien. Texte qui a circulé début mai 2005]


[Extrait de "Cette Semaine" n°91, décembre 2006, pp.12-14]