Lecce, Opération "Notte tempo"

Compte-rendu de l'audience du 28 septembre 2006


PENDANT L’AUDITION DU 28 SEPTEMBRE à Lecce, six personnes ont témoigné pour l’accusation. La première était Maria Luisa Lodeserto, la soeur de l’ex-directeur de Regina Pacis. Elle témoigna sur l’attaque incendiaire contre sa maison à Lecce le 19 août 2005. Ensuite deux officiers de la police ont présenté les rapports habituels sur l’investigation contre les anarchistes de Lecce. L’investigation a duré deux ans. Après, ce fut Mondelli qui vint témoigner. Mondelli est un expert qui a « étudié » plusieurs slogans écrits sur les murs de la ville et les revendications des attaques. Il confrontait les accusés avec les journaux intimes qui ont été saisis durant les perquisitions. Mondelli avait rédigé dans son rapport qu’il était impossible de faire une relation certaine entre les slogans et les journaux intimes des anarchistes parce qu’il n’avait jamais vu les slogans originaux (seulement des photos).

Pendant son témoignage il a quand même insisté pour dire que sa dernière recherche prouvait que les anarchistes étaient les auteurs des slogans et des revendications. Il semblait être du coté des procureurs et faisait son meilleur pour ne pas répondre adéquatement à la contre-recherche de la défense. Ce n’est pas un hasard, cet expert travaillait avant comme policier. Finalement Cesare Lodeserto témoigna aussi, accompagné par deux gardes du corps. Son témoignage dura trois heures. Pendant son délire, ce prêtre arrogant, ce tortionnaire d’immigrés, raconta toute une série des mensonges et de nonsens
- Les révoltes dans le camp de Regina Pacis et les nombreuses évasions étaient instiguées par les anarchistes qui manifestaient dehors. Le prêtre se contredisait en maintenant que pendant la dernière période, les automutilations, les révoltes et les tentatives d’évasion étaient constantes (tandis que les contestations des anarchistes en dehors du camp

- La plus importante raison pour contester le directeur du camp était la plainte pour détournement de fonds contre lui (!). Il prétendit alors que les anarchistes n’avaient aucune raison de protester contre lui, car à cette époque-là, la cour avait déjà rejeté cette plainte. Il est vrai que le tribunal avait rejeté la plainte à cause de tous ses protecteurs importants, mais il est aussi vrai qu’il a été condamné pour violence privée et enlèvement des immigrés qui étaient enfermés dans le camp. Après quelques jours de résidence forcée, il était libéré. Pendant toute sa déclaration, Lodeserto appelait les immigrés des « hôtes » ;

- La raison de la lutte contre les C.P.T. (camps d’asile) est provoquée seulement par la loi Bossi-Fini sur l’immigration ;

- Comme beaucoup des « hôtes » du camp d’asile avaient passé un peu de temps dans les prisons italiennes avant d’être incarcérés dans le camp en attendant la déportation, il est évident que ces « criminels » étaient les leaders des révoltes qui ont éclaté continuellement dans Regina Pacis (et qui étaient bien sûr instiguées par les anarchistes).

Ensuite le prêtre fut questionné sur une série d’évènements spécifiques lors des révoltes dans le camp. En particulier sur la tentative d’évasion de masse le 10 août 2004. Pendant la tentative, Vali, un immigré de 29 ans de Moldavie, tomba du mur du camp et est resté paralysé. La défense a démontré comment Vali, après être tombé du mur, fut frappé et battu par les policiers qui gardaient le camp. Le prêtre prétendit au contraire que lui et ses collaborateurs ont essayé d’aider Vali. Un des plus grands mensonges de sa déclaration : Vali n’était pas seulement tabassé, mais aurait aussi été évacué du camp par Lodeserto et sa bande. Ce n’est que grâce à la solidarité des anarchistes locaux que Vali fut transféré à une clinique spécialisée à Bologne. Encore maintenant il est soigné là-bas.

Le prêtre termina en racontant une série d’attaques contre lui. Comme par exemple un compagnon qui a craché sur lui en juin 2006, et qui est accusé d’insulter la religion. Le 9 novembre il doit passer au tribunal.


La prochaine audition sera le 23 novembre.


[Traduit par La Cavale n°5, novembre/décembre 2006, p.20]