DES NOUVELLES DE SILVANO PELISSERO …

Le 5 mars 1998, trois anarchistes, Edoardo Massari, Maria Soledad Rosas et Silvano Pelissero sont arrêtés dans une maison occupée à Turin en Italie. Ils sont accusés, dans les médias, d’être les auteurs de nombreux attentats à la dynamite contre les chantier s du TGV en Val de Susa et d’être les membres d’un fantasmagorique groupe armé appelé « Lupi Grigi » (les Loups gris).
Le 28 mars 1998, Edoardo, à 35 ans, meurt suicidé dans la prison de La Valette à Turin. Un mouvement de contestation s’organise face aux juges, la police et les médias, avec de nombreuses actions. Un cortège rassemble plus de 10 000 personnes à Turin et le nouveau palais de justice est endommagé par les manifestants.

Le 10 juillet 1998, Maria Soledad est retrouvée pendue dans sa chambre de la communauté de Benevagienna à Cunéo où elle était en détention.Silvano n’étant plus que l’unique survivant, la hargne des juges s’acharne sur lui pour justifier ces deux décès et ce montage judiciaire. Le 30 janvier 2000, il est déclaré coupable d’association subversive, de terrorisme, de détention d’armes et d’explosifs, de vol, de recel et usage de faux documents. Il est condamné à sept années de réclusion. Le 28 janvier 2001, sa culpabilité est confirmée en appel mais sa peine est réduite à six ans et un mois. En novembre 2001, la cour de Cassation de Rome, instance suprême, déclare Silvano innocent des faits d’association subversive et de terrorisme et déclare comme inexistant le groupe armé « Lupi Grigi ». Elle ordonne au tribunal de Turin de refaire le procès à partir de ces nouvelles ordonnances.

Le 12 mars 2002, Silvano est libéré après quatre ans d’enfermement, avec obligation de travailler, de pointer au commissariat et une interdiction de sortir du territoire italien.

Le nouveau procès, en appel, a lieu le 27 septembre 2002, mais au dernier moment le tribunal n’a pas désigné la nouvelle avocate de Silvano et l’audience est renvoyée au 20 novembre 2002. Il reste donc en pseudo-liberté. La cour devrait aussi statuer sur la demande faite par la société d’autoroute Sitaf qui demande 50 000 euros de dommages et intérêts à Silvano. Il faut aussi rappeler qu’il a été intégré à une liste de suspects pour un attentat commis à Rome en février 2002 alors qu’il était encore en détention ! Comme l’a déclaré à la presse le juge Maurizio Laudi qui a instruit l’affaire, et malgré la cassation du procès, « de toute façon, Silvano Pelissero reste un dangereux terroriste ». La vengeance des magistrats continue...


Extrait de L'Envolée #7, octobre 2002