Quand la tempête de la protestation éteint la flamme olympique
Le passage de la flamme olympique, juste avant les Jeux d’hiver de Turin, a déclenché des hostilités à travers toute l’Italie pendant plus de deux mois. De la simple contestation (des gens qui crient des slogans hostiles) aux tracts, banderoles, rassemblements/manifestations jusqu’aux barrages routiers ou blocages de rues, le but était souvent de parvenir à stopper la flamme, voire à l’éteindre ou la voler. Au-delà de la mouvance altermondialiste qui râlait contre Coca-Cola (le grand sponsor des JO), de nombreuses personnes en ont profité pour réaffirmer leur opposition au Tav Lyon-Paris, au Pont qui doit relier la Sicile à l’Italie ou à des nuisances locales comme les incinérateurs.
8 décembre, Rome. La police expulse le rassemblement, actions piazza della repubblica et au Colisée.
9 décembre, Ciampino. Contestations.
12 décembre, Siena. Contestations et brève tentative de bloquer la route
13 décembre, Cecina. Banderoles de protestation.
14 décembre, Florence. Des contestataires réussissent à envahir l’estrade «olympique» de la cérémonie, banderoles sur le Ponte vecchio.
14 décembre, Empoli. Œufs et pétards contre le camion de Coca-Cola.
15 décembre, Livourne. Rassemblement d’une trentatine de personnes et tracts.
16 décembre, Pise. Contestations et quelques matraquages.
16 décembre, San Giuliano Terme. Contestation.
17 décembre, Terni. Contestation «Non au Tav, non à l’incinérateur».
18 décembre, Gênes. Un barrage routier oblige le porteur de la flamme à s’arrêter et à l’éteindre pour continuer... en voiture.
20 décembre, Nuoro. Banderoles.
21 décembre, Ragusa. Des anarchistes réussissent à accrocher une banderole «Non au Tav, non au Pont» sur l’estrade et sont violemment chassés par les CRS et la Digos.
22 décembre, Agrigento. Tracts.
24 décembre, Palerme. Contestations, tracts, et une énorme banderole «Nous voulons des Jeux sans frontières : non au Pont, non aux Cpt, non au Tav, non à Coca-Cola».
29 décembre, Cosenza. La protestation réussit à bloquer la flamme olympique.
30 décembre, Potenza. Banderoles, pancartes.
31 décembre, Portici. Peu de manifestants, mais bruyants.
31 décembre, Ercolano. Contestation et tensions avec les keufs.
31 décembre, Torre del Greco. Tracts.
4 janvier, Casarano. Tentative de bloquer la flamme.
5 janvier, Bari. Protestations Piazza Ferrarese.
6 janvier, Campobasso. Rassemblement puis manifestation piazza Vittorio Emanuele.
7 janvier, Termoli. Tracts et objets contre les voitures Coca-Cola et Fiat de la caravane.
11 janvier, Città di Castello. Contestations et tracts.
12 janvier, Rimini. Rassemblement.
13 janvier, Bologne. Le porte-flamme parcoure la vile escorté par de nombreux CRS qui matraques les manifestants.
13 janvier, Ravenna. Tracts.
13 janvier, Modena. La flamme est bloquée via Emilia.
14 janvier, Parme. La police matraque les contestataires qui attendaient la flamme piazza Garibaldi, pour dénoncer le Tav.
15 janvier, Cremona. Un blocage de la rue d’une cinquantaine de compagnons est chargé par la police.
15 janvier, Mantova. Banderoles, tracts et slogans.
16 janvier, Ferrara. Tracts et banderoles, rassemblement composé d’anarchistes, d’étudiants et de syndicalistes.
16 janvier, Vérone. Près de l’église S. Giorgio, la flamme est bloquée 40 minutes.
17 janvier, Vicenza. Des activistes [sic] ralentissent la flamme.
17 janvier, Padoue. Une demi-heure de bloccage à hauteur de via Ugo Bassi.
18 janvier, Trieste. La ville est blindée, la flamme est soufflée.
22 janvier, Conegliano. Blocage routier pendant un quart d’heure.
23 janvier, Trento. Des anarchistes réussissent à dérober la flamme au porteur et à courir une soixantaine de mètres, protestant contre la guerre en Irak et le Tav [voir Cette Semaine n°88, p.25].
25 janvier, Bolzano. Une banderole «Boycot de Torcia-Cola».
28 janvier, Lecco. La flamme est «accueillie» piazza XX settembre par des protestataires.
29 janvier, Milan. La flamme est bloquée plusieurs fois, viale Bezzi et via Rospigliosi.
29 janvier, Bergame. Contestations lors de la cérémonie, échauffourées avec la police et finalement le parcours est dévié et ne passe pas par la ville.
30 janvier, Como. Rassemblement contre les JO, contre le TAV et en solidarité avec des réfugiés soudanais du coin plusieurs fois expulsés de leur maison.
31 janvier, Pavie. Manifestation.
31 janvier, Biella. Manifestation, et une voiture du comité organisateur des JO tente de renverser plusieurs d’entre eux.
1er février, Alba. Banderole et tracts.
1er février, Asti. Contestations.
3 février, Cuneo. La flamme est bloquée 40 minutes, grâce à un câble d’acier tendu sur un pont de la ville par des compagnons.
5 février, Susa. Le convoi olympique est totalement bloqué par les manifestants, et les organisateurs décident de sauter l’étape pour se rendre directement à Bardonecchia.
8 février, Stupinigi. Contestations.
8 février, S. Mauro Torinese. Rassemblement a Ponte Vitorio.
8 février, Avigliana. Le parcours de la flamme est détourné, suite à la présence de plusieurs centaines de manifestants anti-Tav.
9 février, Turin. Rassemblement.
10 février, Turin. Rassemblement et contestations via Bologna. Une chaîne de 18 mètres de long liée à des banderoles anti-Tav est confisquée à la dernière minute par les flics.
[Traduit de Senza Gabbie n°0, printemps 2006, pp.4-6]
[Extrait de "Cette Semaine" n°90, septembre 2006, pp.20-21]