13 juillet. Salvatore aux arrestations domiciliaires à Lecce

Après deux jours de rétention dans la prison de Lecce, le GIP Vincenzo Scardia a concédé aujourd'hui 13 juillet 2004 la mise en résidence surveillée à notre compagnon arrêté dimanche dernier, 11 juillet, pour " violences à agent assermenté ", au cour d'un rassemblement devant le CPT [centre de rétention] Regina Pacis de San Foca. Lors de celui-ci, les immigrés enfermés ont lancé une révolte en détruisant les structures intérieures ; puis à partir des fenêtres arrachées au premier étage, plusieurs d'entre eux se sont rassemblés sur le grand balcon adjacent. L'un d'eux a sauté dans la cour en contrebas pour s'enfuir, mais a été bloqué par les gardiens alors qu'il cherchait à escalader le grillage métallique. Le compagnons présents ont alors tenté de le libérer des mains des matons et c'est à ce moment-là qu'est partie la charge des carabiniers en tenue anti-émeute. Deux compagnons ont été arrêtés et ont subi un contrôle d'identité (l'un enfermé dans le CPT jusqu'à 22 heures tandis que nous avons réussi à garder l'autre avec nous), et Salvatore a été entraîné au loin de force (ce n'est qu'après plusieurs heures que nous avons appris qu'il était incarcéré à Lecce). Une compagnonne s'est fracturé un genou. Il paraît que deux carabiniers ont été blessés à la tête.

La réaction des touristes qui peuplaient la plage adossée au lager a été honteuse : habitués à détourner les yeux, ils n'ont pu éviter dimanche de s'apercevoir de la violence des uniformes et du désir de liberté des immigrés enfermés, ils se sont tout de même rangés ouvertement du côté de la flicaille. Agacés par une journée de vacances méritées désormais ruinée (ils payent des impôts), ils ont applaudi la forte répression et refusé d'aider ceux qui avaient reçu des coups de matraque. Mais il n'y a probablement là rien de bien étonnant.

L'arrestation et la mise en cause de Salvatore est avant tout une vengeance contre un compagnon actif et connu, contre un parcours de lutte qui énerve probablement les gardiens de la paix sociale sur laquelle l'ordre du présent est fondé, entendant par paix sociale non pas une cohabitation pacifique entre les personnes mais plutôt la cohabitation pacifique entre dominants et dominés, exploiteurs et exploités, dirigeants et exécutants, au profit des premiers et de la sauvegarde de leurs intérêts.

L'important est de ne pas se laisser intimider, de ne pas laisser les compagnons tombés dans les mailles de la " justice " être isolés (en refusant les fausses distinctions entre coupables et innocents), et de continuer à se battre chacun avec les moyens qu'il trouvera plus opportuns, pour se débarrasser définitivement des prisons et des tribunaux, des surveillants et des matons, des états et des gouvernements, des patrons et des exploiteurs.

Liberté immédiate pour Salvatore ! Liberté pour tous !

Individualités du Capolinea Occupato de Lecce.

Rassemblement samedi 17 juillet 2004 de 18 à 23 heures à Lecce, à l'angle de via Libertini et Piazza Duomo.

[Traduit d’anarcotico.net du 14 juillet 2004]

Epilogue provisoire :

La répression contre les anarchistes de Lecce

Le 11 juillet 2004, des affrontements avec la police ont eu lieu devant le centre de rétention Regina Pacis de San Foca (Lecce) suite à une manifestation organisée par des anarchistes. Une révolte et une tentative d'évasion qu'ils tentaient d'appuyer se déroulait en effet derrière les grillages. Le compagnon Salvatore était alors arrêté et incarcéré pour « violences à agent assermenté ». Le 13 juillet, le juge Vincenzo Scardia lui avait concédé la mise aux arrestations domiciliaires, et le 2 août elles ont été levées contre une obligation quotidienne de signature au commissariat.