(fr)
tract confisque de Precari Nati a Genes
la date: Tue, 24 Jul 2001 18:14:54 -0400 (EDT)
De: cerclesocial@altern.org
Répondre-A: a-infos-d@ainfos.ca
à: a-infos-fr@ainfos.ca
_________________________________________________
A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
_________________________________________________
Hier, la police militarisée à arretée
treize camarrades hors de chez eux et les a gardés durant
sept heures à la station centrale des carabinieri de Bologna.
Deux camarades ont été accusés de possession
de couteaux (des couteaux suisses). Plus de mille tracts ont été
confisqués. Les camarades impliqués font partie
des groupes suivants : Precari Nati [réseau des précaires]
(Bologna, Italie), Kolinko [Collectif du mouvement communiste]
(Allemagne), Workers against work [ouvriers contre le travail]
(Grande-Bretagne). Voici le texte du tract confisqué, rédigé
pour les manifestations de Gênes:
PRECARI
NATI : Théorie et action communiste à Bologna
Brûler et piller toutes les illusions ce soir...
Si nous sommes ici, ce n'est pas en tant qu'activistes professionnels
de l'anti-globalisation, essayant de trouver une position de médiation
entre les marionnettes de l'économie et ses " victimes
", agissant au nom de l'Autre (" l'Invisible ",
les prolétaires révoltés contre le FMI ou
la banque mondiale, les réfugiés, les travailleurs
précaires). Nous ne voulons pas représenter qui
que ce soit, et nous crachons à la face de celles et ceux
qui souhaitent nous représenter. Ce que nous appelons exclusion,
ce n'est pas l'exclusion des centres de prise de décision
économique, mais la perte de notre vie quotidienne et de
notre activité de prolétaires par la faute de l'économie.
Si nous sommes ici, ce n'est pas parce que nous préférons
le commerce équitable au libre-échange, ni parce
que nous croyons que la globalisation affaiblit l'autorité
des états-nations. Nous ne sommes pas ici parce que nous
pensons que l'état est contrôlé par les institutions
non-démocratiques, ni parce que nous voulons plus de contrôle
du marché. Nous sommes ici parce que tout commerce est
commerce de la misère humaine, parce que tous les états
sont des prisons, parce que la démocratie cache la dictature
du capital.
Si nous sommes ici, ce n'est pas parce que nous voyons les prolétaires
comme des victimes, ni parce que nous voulons nous poser comme
leurs protecteurs. Nous ne sommes pas venus ici pour nous laisser
impressionner par des émeutes spectaculaires, mais pour
apprendre la tactique de la guerre de classe quotidienne menée
par les grêvistes d'Ansaldo et les prolétaires insoumis
de l'industrie métallurgique. Nous venons ici pour échanger
nos propres expériences de dépossédés
du monde entier.
Si nous sommes ici, nous ne venons pas comme membres des nombreuses
ONG, des lobbies officielles, d'Attac ou de tous ceux qui souhaitent
simplement être inclus dans les discussions sur la modernisation
du capitalisme et qui espèrent que leurs propositions (par
exemple la taxe Tobin) pourront sauvegarder les rapports sociaux
capitalistes, c'est-à-dire les mêmes rapports qui
perpétuent notre aliénation et notre exploitation.
Si nous sommes ici, c'est bien comme prolétaires qui n'identifient
pas le capitalisme aux réunions de gangsters, mais au vol
quotidien de nos vies - dans les usines, dans les centres d'appel,
dans le chômage - pour les besoins de l'économie.
Nous ne parlons pas au nom de n'importe qui, nous partons de nos
propres conditions d'existence. Le capitalisme n'existe pas à
cause du G8, c'est le G8 qui existe à cause du capitalisme.
Le capitalisme n'est rien d'autre que l'expropriation de notre
activité, qui se retourne contre nous comme une force étrangère.
Notre festival contre le capital n'a pas un début ou une
fin, ce n'est pas un spectacle prédéterminé,
il n'a pas de date fixe. Notre futur se trouve au delà
de toutes les médiations, au delà des états-nations,
au delà de toutes les tentatives de reformer le capitalisme.
Notre futur se situe dans la destruction de l'économie.
Pour l'abolition totale de l'état et du capital. Pour la
communauté humaine mondiale
Des prolétaires contre la machine.
(Traduction Cercle social)