(fr) samizdat genes bureaucrates...
From "noel godin" <noelgodin9@hotmail.com>
Date Mon, 02 Sep 2002 16:20:36 +0000
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
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Le samedi 31 août 2002, le sieur Pinali Germinal s'est pris
une tarte (qui
n'était pas à la crème) dans l'enceinte du
CICP, sa compagne, Alix, s'étant
mêlée - physiquement - de ce qui ne la concernait
pas, a également été
bousculée. Etant l'auteur de ces actes inqualifiables,
je me dois quelques
explications aux spectateurs de ce navrant spectacle qui n'y ont
pas compris
grand chose, vu mon propre état d'énervement à
ce moment et leur attitude
hystérique par la suite.
Ceci dit, si des coups sont effectivement parti c'est, alors que
je tentais
de discuter calmement avec le sieur Pinali pour lui faire part
des griefs
que j'ai à son encontre, celui-ci a refusé toute
discussion et devant mon
insistance il s'est mis à hurler et à rameuter son
amie Alix, celle-ci s'est
jetée entre nous en gesticulant et en poussant des cris
alors que depuis
déjà plusieurs minutes je tentais de discuter avec
lui sans qu'il n'y ai eu
ni coups ni menace... il est vrai alors qu'elle me criait dans
les oreilles,
j'ai perdu patience... Ce n'était ni le moment, ni l'endroit,
je le concède.
Mais pourquoi tant de haine?
Le sieur Pinali Germinal est coauteur (avec Jean Pierre Masse,
Aris
Papathéodorou et Ludovic Prieur) d'un ouvrage s'intitulant
Gênes, multitudes
en marche contre l'Empire aux éditions Reflex. Tous ces
messieurs sont
membres de Samizdat qui n'est rien d'autre que la branche française
des
"Tute Bianche" italiennes, le sieur Ludovic Prieur étant
un cadre padovin de
cette organisation parachuté à Paris pour y établir
une section française.
La publication de ce livre est la goutte d'eau qui fait déborder
le vase car
la "polémique" (le mot est faible) autour des
positions tant pratiques que
théoriques sur "les évènements de Gênes"
date de plus d'une année, elle
s'était endormi et ces messieurs ont décidé
de la réveiller. Ils réitèrent
leurs provocations en justifiant la collaboration avec la police
de leurs
fraction politique, en usant de la calomnie et de l'insulte, et
en opérant
une véritable tentative de révisionnisme historique
; cela nous fait
effectivement sortir de nos gonds. Le fait qu'ils nient tout en
bloc, y
compris ce qu'ils écrivent et publient eux même nous
fait douter de la
possibilité de pouvoir mener un débat serein sur
la question. Néanmoins,
voilà tout de même ce que moi et d'autres avons à
en dire (toute les
citations, en italique, sont tirés du livre sus-cité,
il sera donc difficile
pour ces messieurs de les présenter comme tendancieuses)
:
Les faits
Sur l'alliance politico-militaire entre les Tute Bianche et la
police
Avant - Dissociation et criminalisation
des radicaux
Alors que tout le monde savait que la répression serait
démesurée (au vu du
dispositif policier, de la militarisation de la ville et du précédent
de
Göteborg) mais que des affrontements d'ampleur auraient tout
de même lieu
(la mobilisation de tous les radicaux d'Europe était annoncé
dans tous les
réseaux et sur tous les journaux) les Tute bianche (en
tant que pilier du
Gsf) par la vieille tactique de la dissociation ont participés
à l'isolement
et à la criminalisation a priori de tous les auteurs d'actes
de résistance,
d'actions directes et d'autodéfense : le Gsf a approuvé
un "code" dans
lequel il était écrit que tous les adhérents
s'engageaient à ne pas
s'attaquer à des personnes (même en uniforme) et
à ne pas endommager la
ville (p.36 - lignes 14 à16) ; [...] les organisations
signataires
s'engagent dans un pacte de travail commun qui prévoit
de :[...] 4-
respecter toute forme d'expression, de manifestation, d'action
directe,
pacifique et non-violente qui soit rendue publique dans des conditions
de
transparence (p.63 -lignes 16 à 18, 29 à 31). En
posant la non-violence et
l'accord consensuel préalable comme conditions à
la participation aux
manifestations contre le G8, de fait ils interdisaient toute expression
des
franges radicales du mouvement, et ceci pour la première
fois lors d'un
contre sommet.
Avant - Accord entre Tute Bianche et
police
Sous le gouvernement de gauche, les Tute Bianche avaient pris
l'habitude de
simuler des affrontements avec la police, ceci dans l'unique but
de
canaliser la violence spontanée et de se donner une image
de radicalité. Ces
"affrontements" étaient négociés
avec les préfectures dans le moindre
détail, lieu et durée (lire à ce propos les
textes dans Courant Alternatif
de septembre 2001 traduit de Umanita Nuova, organe de la FA italienne,
et
dans Les Témoins de Genova traduit de La Republica, quotidien
italien).
Selon Il Corriere della Sera et Il Messaggero [...] le chef de
la police De
Gennaro, avait "lancé une négociation parallèle"
avec les "durs" du Gsf,
c'est à dire les "Tute Bianche". Le but, trouver
un accord sur les
"débordements" limités et négociés
à l'intérieur de la "zone rouge", et
réduire ainsi en perspective le problème d'ordre
public à Gênes, à la seule
"opposition" avec les super-durs qui ne sont pas membre
du Gsf. C'est tout
simplement un vulgaire mensonge (p.29). Le même magazine
(Carta) dont est
issu cet extrait publiera dans son numéro suivant un article
du frère de
Casarini qui dénonce la trahison des accords conclus avec
la préfecture de
laisser le cortège des Tute Bianche pénétrer
dans la zone rouge. Un autre
cadre des Tute Bianche donnera de plus amples détails dans
Diario (magazine
indépendant, lié à l'Unità, Démocrate
de Gauche), racontant comment la
Préfecture (au moment de Gênes, aucun Préfet
n'a été limogé, ils ont donc
tous été nommé par le gouvernement précédent,
de gauche) avait donner son
accord pour qu'un petit groupe des Tute Bianche se fraie un accès
à travers
les grilles de la zone rouge et pénètre symboliquement
à l'intérieur sous le
regard des caméras, le service d'ordre de l'organisation
garantissant à la
police le retrait des troupes sitôt les images prises. Casarini
lui-même,
n'a pas eu le front de le nier devant la commission parlementaire
où il
s'est fait auditionner pour faire son numéro de dissociation,
lorsque le
Préfet de Gênes en personne à fait les mêmes
déclarations.
Le cortège d'Attac, quand à lui, reculera à
la demande de la police afin que
celle-ci puisse encercler la zone d'affrontement (déclaration
du Maire de
Gênes, confirmée à la tribune du congrès
2001 d'Attac, par des membres
démissionnaires de cette organisation).
Pendant - Aider la police à prendre
les "violents" en tenaille, et désarmer ces derniers
Ils l'avaient annoncé, ils l'ont fait, les services d'ordre
avaient pour
principale fonction d'isoler les violents (pour faciliter leur
répression)
et de les désarmer.
On entend les détonations des lacrymos. Les flics mettent
le paquet et
chargent la place. C'est la panique et les aarrgueux se divisent
en quatre
groupes. le "groupe des Toulousains" tente d'organiser
une ligne pour
canaliser le pink et bloquer les Black Block. Ils y renoncent
quand les
bâtards en noir sortent les molotovs (p.205). [...] Nous
avons croisé le
cortège des bianche en pleine déroute, cherchant
à rentrer sur Carlini. Ils
essayaient d'empêcher l'infiltration par le block (p.206-207).
Témoignage de
Aarrg (les auto-proclamé "Tute Bianche françaises").
Nous avons décidé à contre-coeur de garder
loin de notre cortège les gens
avec des pierres et des barres (p.196). Témoignage de Wu
Ming, néo-situs
molasses de Bologne, membres des Tute Bianche.
Ces aveux peuvent sembler anodins, mais il faut les replacer dans
le
contexte des manifestations de Gênes. Ils ne signifient
pas que des
organisations aient refusé que des individus pénètrent
à l'intérieur de
"leur" calme cortège, mais que tous ceux qui
pratiquaient l'auto-défense
face à la police - qui était à ce moment
en train d'accomplir un véritable
massacre y compris en tirant à balles réelles -,
étaient de fait et
sciemment pris en tenaille entre le service d'ordre de la police
et la
police du service d'ordre. Les chaîne des cortèges
barrent l'entièreté de la
rue et ne laissent aucun échappatoire aux personnes poursuivies
: il s'agit
en fait de livrer les "violents" aux flics. (Le texte
de Aarg fait référence
à un groupe de manifestants poursuivi par les flics après
l'attaque de la
prison, celui de Wu Ming se situe en plein pendant le massacre
du samedi sur
le front de mer).
Pendant et après - Agnoletto et
Casarini appellent à la répression
Dès le vendredi soir, après le premier jour d'affrontement,
Agnoletto et
Casarini organisent une conférence de presse commune où
il est dit en
substance qu'ils possèdent les preuves de la collusion
entre les forces de
l'ordre et le dit "Black Bloc" (vocable qui dans leur
bouche désigne tous
les "violents"), ces preuves seraient des documents
photographiques et vidéo
qu'ils auraient placés en lieu sûr (à ce jour
personne n'y a encore eu
accès). Ils rajoutent que la police aurait du arrêter
les étrangers suspects
aux frontière et qu'elle sait très bien où
trouver ces dits "Black Blocs" et
donc que si elle ne les arrêtait pas dans les heures qui
suivent cela
prouverait cette même collusion. En conséquence la
police lance la traque
(surtout aux allemands), et la chasse aux punks et autres personnages
suspects vêtus en noir s'organise de la part des "militants",
plusieurs
lynchages dans les cafés et les campings.
Le samedi, pendant que la police massacre l'avant du cortège
à tour de bras,
à l'arrière les "militants" n'ont rien
de mieux à faire que de tabasser tout
ce qui ne rentre pas dans le rang.
La diffamation
Le fait que ces messieurs savent très bien que nous n'irons
évidement pas
porter plainte pour diffamation devant un quelconque tribunal
(même
populaire) ne signifie pas qu'ils peuvent s'autoriser à
dire tout et
n'importe quoi, ni que nous allons rester sans réaction..
Ceux-ci ne craignent pas le ridicule en affirmant : Qui d'autre
[qu'eux-même] pouvait envisager de livrer les sources de
cet instant
d'histoire mineure à l'intelligence collective des sujets
sociaux, loin de
toute reconstitution apocryphe ou mythologique (p.9). Suit une
note assez
abconse pour qui ne fréquente pas le microcosme : (4) Qu'il
s'agisse, par
exemple, des inepties mensongères d'une Susan Georges qui
reprend le refrain
complotiste sur les "casseurs manipulés par la police",
ou l'imbécillité
paranoïaque d'une partie de l'ultra-gauche parisienne qui
dénonce avec
hargne la "trahison réformiste" de tous et verse
dans une douteuse éloge de
l'émeute (p.9).
Juste deux petites remarques en passant : on n'insulte pas gratuitement
pour
après se plaindre des conséquences ; nous ne voyons
pas en quoi l'éloge
d'une émeute tournée contre la marchandise, les
flics, les banques et la
prison devrait être douteuse.
Enfin, ils faut être particulièrement gonflés
ou prendre ses lecteurs pour
des imbéciles pour oser affirmer que c'est Susan Georges
qui soutiendrait la
thèse des "casseurs manipulés par la police",
cette thèse n'étant qu'un
refrain complotiste. Car, même si l'on a pas eu l'occasion
de lire les
journaux italiens à cette époque - où chaque
jours s'étalaient des interview
de Casarini ("mon ami Luca"... comme le dit S. Quadruppani
p.48) dénonçant
le complot Black Block/services secrets -, il suffit de lire leur
bouquin
pour constater que c'est exactement le point de vue que eux-même
et leurs
amis défendent.
"C'est pourquoi, loin d'esquiver le débat sur la
"violence" dont ont fait
usage une partie des manifestants, ou sur les "provocations
policières",
nous avons par contre écarté les prises de positions
par trop polémiques et
réductrices, préférant illustrer la diversité
- et éventuellement les
oppositions - de points de vue et de logiques, et les livrer ainsi
à la
réflexion collective".
Samizdat, Gênes etc. (p.10)
La citation qui précède n'a été
écrite que dans le but de se moquer du
monde. Les positions "polémiques et réductrices"
dont il est fait mention
sont évidement celles qui attaquent leurs points de vue,
celles qui avaient
déjà été censurées sur leur
site internet. Il faut aussi noter que, pour
eux, le fait d'insulter les émeutiers tout en se flattant
d'avoir tenter de
les faire arrêter, notamment dans les textes de Aarrg (p.204)
et de Wu Ming
(p.194), ne sont en rien, selon eux des prises de position "polémiques
et
réductrices".
Ils se défendront maladroitement en arguant que leur livre
n'est qu'une
compilation de textes, mais force est de constater qu'aucun des
textes qu'il
contient ne mentionne le fait qu'il pourrait exister une position
contraire
au théorème de la manipulation, et les quelques
textes (3) attribués aux
"Blacks Blocks" n'ont que très peu à voire
avec le sujet. Le premier
(p.173), signée Mary Black, est un texte cucul écrit
visiblement par une
lycéenne, sympathique mais n'affirmant que des généralités
anarchisantes et
ne parlant en rien de ce qui c'est passé durant l'émeute
de Gênes, à sa
lecture il apparaît clairement que cette personne n'y a
pas participé
activement ; le second (p.198), Petite carte postale d'humeur
à l'usage des
dénonciateurs d'une pseudo-violence du côté
des manifestants, est un texte
court et ironique qui reflète bien l'ambiance et l'état
d'esprit des
émeutiers de Gênes (encore qu'il n'aborde pas la
question de la
manipulation), mais il est évident que c'est sa brièveté
et son ton peu
polémique qui lui vaut d'être publié dans
cet ouvrage ; quand au troisième
(p.299) signé Sven Glückspilz, s'il est l'un des plus
intéressant parce
qu'il émane visiblement de l'intérieur de ce que
tout les politicards
continue d'appelé le "Black Block", c'est à
dire en réalité des émeutiers
multicolores sans uniforme, cependant il épouse la thèse
d'une probable
manipulation (puisque c'est écrit dans le journal, ça
doit être vrai) et ne
reflète que la position d'un vieux gauchiste se considérant
comme force
d'appoint des réformards, tendance certes existante mais
loin d'être
majoritaire parmi les émeutiers. De plus, ce dernier prend
bien soin de
faire la différence entre militants et non-militants, seuls
les premiers
ayant droit à ses yeux de participer à une manifestation,
les concepts de
"lutte de classe" et de "mouvement social"
lui étant visiblement étrangers.
Seuls deux textes pouvant être attribué a des émeutiers,
donc, et
soigneusement choisis, dans cet ouvrage de 334 pages qui par contre
laisse
une large place au tenants du complotisme :
[...] un témoin [il paraîtrait que... pendant qu"on
y est !] vient de voir
dans les ruelles adjacentes des civils, qui ne sont visiblement
pas des
manifestants [et pourquoi pas?], casser systématiquement
les véhicules en
stationnement.(p.123 citation de Samizdat)
[...] S'ils [la police] avaient vraiment voulu arrêter les
"Blacks", en une
heure et demi, ils auraient vraiment pu le faire (p.151).
[...] La présence d'infiltrés parmi les BB n'est
pas discutable : comme
presque tout, ces jours-là, elle a été filmée
(p.161, citation de S.
Quadruppani).
[...] On parle de flics déguisés, de provocateurs.
En fait, c'est surtout le
samedi qu'ils semblent avoir été en action (p.172,
citation de Maria
Bianchini, compagne d'Aris Papathéodorou).
[...] il est encore plus évident que les pillards les plus
acharnés étaient
des flics déguisés. [...] à Gênes ,
les carabiniers ont escortés les
pillards tout au long de la journée, sans les charger,
non parce qu'ils
étaient rapides ou mobiles,comme quelqu'un l'a dit. Non,
ils ont eu tout le
temps d'attaquer les banques, les saccager et les brûler,
une opération qui
nécessite plus d'un quart d'heure [sic]. Pendant ce temps,
les flics
glandaient dans la rue, les attendant.
Quand les pillards sortirent, le Magical Mystery Tour commença.
Les flics
accompagnèrent tranquillement les pillards aux endroits
où les autres
manifestants (appartenants aux Gsf) se trouvaient, comme s'ils
promenaient
leurs chiens. Ils y a des centaines de témoignages (p.194).
[...] En fait,
beaucoup de gens ont vu ces faux hommes en noir descendre des
cars de flics,
les pillards discuter avec des officiers, les flics donner des
plans aux
faux hommes en noir etc. (p.195) [...] Mon opinion n'est même
pas une
opinion, parce qu'elle est étayée par les témoignages
et les images :
vendredi dernier, six ou sept infiltrés ont manipulé
la rage de centaines de
jeunes anars. (p.196, citation de Wu Ming, traduit par leur ami,
S.
Quadruppani)
[...] il y avait, à l'évidence, des agents provocateurs,
policiers voire
militants d'extrême droite, mais la majorité du millier
de participants de
ce "black block" étaient des jeunes radicaux,
italiens dans leur grande
majorité (p.266, citation de C. Aguiton)
[...] la traditionnelle carotte a laissé la place à
un bâton très dur au
travers de l'utilisation politique du soit disant "Black
Block". Toute
personne ayant été présente à Gênes
a vu comment les forces de l'ordre
(sic!) ont laissé dévaster la ville aux "combinaisons
noires"[...]
(p.272-273) [...] L'utilisation politique du "Black Block"
ne peut cependant
pas se limiter aux dénonciations des infiltrations, des
connivences et des
complicités avec les forces de l'ordre, ni aux opaques
présences
fascistoïdes. Le "Black Block" est une réalité
politique qui existe [bla bla
bla] (p.273, citation de R. Laudani, Attac Italie).
[...] Il existe aussi de nombreuses preuves (photos, vidéos
et témoignages)
qu'une grande partie des dommages ont été perpétrés
par de faux groupes du
black block (composés de policiers et de fascistes) (p.276,
citation de
Olivier de l'A.M.P.).
[...] De nombreux témoignages et de preuves vidéos
démontrent l'infiltration
du nommé "Black Block" (p.282, citation d'Université
Nomade).
[...] il y a des faits, des vidéos qui n'ont pas été
réalisées à Cinecittà
(les célèbres studios de cinéma à
Rome -NdlR) et n'ont pas été fournies par
la police, mais filmées par des dizaines de camarades,
y compris par les
différents Indymédia, et qui montrent qu'il y avait,
au minimum,
l'utilisation d'une stratégie particulière d'infiltration
et une
"utilisation" de certaines composantes (p.287, Luca
Casarini interviewé par
son lieutenant, Ludovic Prieur).
[...] Il y a eu vraisemblablement à Gênes un autre
type de "manifestants
violents" : des policiers infiltrés (p.306) [...]
Certains policiers
infiltrés ainsi que des fachos ont pris part aux émeutes
; quand à leur
stratégie politique, s'ils en avaient une, c'était
très vraisemblablement
une stratégie qui visait, par le biais d'une terreur asociale,
à discréditer
les manifestant/es offensif/ves (p.313, Sven Glückspilz,
gauchiste allemand)
Là où, dans d'autres circonstances, on se sentirait
dans l'obligation de
fournir un début de preuve, seul le martelage tient lieu
d'évidence : la
manipulation a bien eu lieu, certains la minimise d'autres non,
mais il doit
être évident pour tous qu'elle a eu lieu. Pourtant,
parmi tous les "témoins"
cité dans ce livre (ou ailleurs), aucun n'a assisté
à "la casse" ou aux
affrontements mais tous font référence à
de "nombreux témoignages", à
l'existence de "nombreuses vidéos et photographies"...
malheureusement
personne ne les a jamais vu (à part des photos démontrant
la présence de
flics en civil autour de la manif, mais on ne voit pas en quoi
cela
impliquerait une manipulation)... il parait qu'on les trouve facilement
sur
Indymédia, mais les responsables du site français,
qui les ont pourtant
cherchés, ne les ont jamais vu... Casarini a affirmé
les avoir planqués en
lieu sûr, mais il ne les a jamais montrées publiquement
comme il l'avait
promis il y a plus d'un an...
Il ne s'agit pas ici de simples "divergences" de point
de vue théorique,
l'affirmation suivant laquelle quelqu'un est manipulé par
les flics n'est
pas une simple opinion, c'est une accusation grave et elle ne
peut se faire
que si elle est étayée par des preuves. dans le
cas contraire cela se nomme
communément des méthodes staliniennes, et il est
de vieille tradition d'y
répondre par des coups bien mérités dans
la gueule.
"La différence la plus frappante entre les sophistes
antiques et les
sophistes modernes est que les anciens se contentaient d'une victoire
fugitive dans la discussion, aux dépens de la vérité,
tandis que les
modernes veulent une victoire plus durable, aux dépens
de la réalité. En
d'autres termes, les premiers détruisaient la dignité
de la pensée humaine,
tandis que les seconds détruisent la dignité de
l'action humaine. Dans
l'Antiquité, les manipulateurs de la logique embarrassaient
le philosophe,
tandis que les manipulateurs de faits, à notre époque,
gênent l'historien."
Hannah Arendt, in Les origines du totalitarisme
Un révisionnisme en temps réel
De fait, cette soit-disant manipulation n'a jamais existé.
Ce qui a existé à
Gênes ce sont des milliers de sujets radicaux qui ont tenus
un quart de la
ville pendant plus de six heures d'affilé, débordant
les consignes de
collaboration des organisation sociales-démocrates (et
les négristes sont
des sociaux-démocrates, ils s'en ventent dès qu'ils
en ont l'occasion, en
France leur grand leader, Yann Moulier Boutang, veut même
recomposer la
gauche plurielle) qui n'ont même pas une réforme
à proposer face à
l'offensive ultra-libérale qui caractérise la phase
actuelle du
développement capitaliste (à part la collaboration
citoyenne de la
bourgeoisie intellectuelle). Ce qui c'est passé à
Gêne c'est que la logique
de l'offensive et de l'autonomie de classe a entraîné
une fraction non
négligeable des prolétaires présents et que
pendant que les chefaillons
magouillent avec les Bové, les Aguiton et les Chevènement,
ceux de la base
se radicalisent et tissent des liens sans eux et contre eux. C'est
ça qui
leur est insupportable, c'est contre ça qu'ils inventent
la fiction de la
manipulation qui occulte tout le reste... L'action violente ne
peut être que
le fait de l'Etat ou du Parti, ne pas suivre un chef c'est se
faire
manipuler, comme les staliniens l'ont dit systématiquement
avant eux. Le
plus étonnant c'est qu'après Orwell, il se trouve
encore des nigauds pour
croire à de telles balivernes. (A ce propos, une petite
anecdote : lorsqu'à
la fête de l'Huma 2001, le sieur Agnoletto c'était
vu prendre à parti par
plus de la moitié de l'assistance, exigeant de lui qu'il
exhibe au moins une
preuve de la manipulation, il ne s'était vu défendre
que par une poignée de
vieux stalinien, citant l'exemple "historiquement prouvé"
des "gauchistes
Marcelin" en mai 68).
Ces messieurs de Samizdat n'ignorent pas que leurs Kamarades
italiens des
Tute Bianche ont déjà agressé nos compagnons
à coups de manche de pioche,
par deux fois à Trieste lors de table de presse en soutien
aux inculpés de
Gênes, et récemment à Naples lors d'une descente
dans un Centre Occupé.
Ces messieurs de Samizdat n'ignorent pas non plus qu'il existe
une vive
polémique au sujet de leur version sur Gênes, que
nous même et d'autres
avons mainte fois sommé publiquement ceux qui avancent
de telles ignominies
staliniennes de les étayer par ne serait-ce qu'un témoignage
direct et
circonstancié (Untel a vu une chose précise et probante,
dans tel lieu, à
tel moment), par une ou des image montrant des flics en action.
La
publication de leur livre en aurait été l'occasion...
au lieu de ça, ils
réitèrent ce qu'il faut bien appeler une calomnie
à l'encontre de quelques
milliers de sujets radicaux dispersés en Europe ! Et de
plus ils s'étonnent
de se faire ainsi quelques milliers d'ennemis... Si néanmoins
un tel
témoignage ou une photographie était en leur possession
et que son absence
dans leur publication n'était due qu'à une erreur
du maquettiste, nous
serions prêts à leur faire nos plus plates excuses
(sans oublier cependant
que pendant que les flics nous tiraient dessus et exécutaient
l'un des
notre, leurs amis faisaient la chasse aux "casseurs").
Dans le cas contraire
nous attendons les leurs.
F. M. et quelques uns de ses nombreux amis de par le monde
P.S. : Nous savons d'avance comment ce texte va être
accueilli, il va
suscité des interrogations sur le fond de la part de la
base des
regroupements et organisations, et un rejet a priori de la forme
(les
claques) de la part des petits bureaucrates, nous imaginons déjà
les
clameurs indignés de ce petit microcosme. On a osé
toucher à l'un des leurs,
et toutes tendances confondues, des "anarchistes" aux
négristes qui veulent
refonder la social-démocratie en passant par ceux qui appellent
à voter
Chirac (parce qu'ils se fréquentent tous, leurs divergences
ne sont que
pures formalités et qu'ils bouffent tous à la même
gamelle), ils ne verront
que cela. Aucun argument politique, aucune prise de position théorique
ou
pratique, aucun choix éthique ne saurait les sortir de
leur confort de
caste... En ce qui les concerne, on peut bien manipuler les faits,
calomnier, magouiller, travailler pour la pacification sociale,
qu'importe
si tout reste en l'état, si les rapports entre petits chefs
restent hyper
sympas. Pour notre part, ce qu'ils bricolent à partir de
la mémoire de Gênes
nous importe, parce que nous pensons que ce qui s'y est passé
aura un poids
sur le développement des luttes à venir, et cela
nous tient aussi à coeur
parce que nous y avons laissé un camarade.
A tout ceux qui croient faire de la politique, être radicaux
ou je ne sais
quoi, et qui s'indignent quand une baffe mérité
atteint son point d'impact,
alors qu'ils tolèrent des choses qui à notre sens
sont bien plus graves...
certes, nous n'avons rien à foutre ensemble.