Liberté pour Marco !
Liberté pour toutes et tous !

Plus de 40 perquisitions ont eu lieu en Italie et en Suisse [fin septembre 2003] : une à Silvestre (Pise), une à Cascina, à Varda, deux à Tirrenia, sept à Pise, une à Cecina, deux à Livourne, trois à Carrare, deux à Querceta, huit à Pietrasanta, une à Isola d'Elba, trois à Florence, une à La Spezia, une à Bergame, une à Ari (Ch), deux à Verbania, une à Sondrio, deux à Turin, quatre à Milan, une à Sarzana, Biella, Cuneo, Bologne et une en Suisse.

La vague de perquisitions a concerné l'aire anarchiste et libertaire avec en plus trois autres perquisitions : les deux de Pietrasanta concernent un compagnon et une compagnonne du Laboratorio Marxista [Laboratoire Marxiste] et celle de Sarzana un compagnon communiste.
Parmi tous les perquisitionnéEs, treize ont reçu des "avis de garantie" [mise sous enquête] pour association subversive, article 270bis du code pénal, un notifié à Marco Camenisch dans sa cellule suisse de Pfäffikon, un à sa femme, quatre à Pietrasanta, trois à Pise, un à Rosignano, Ari (Ch), Verbania, Sondrio.

Ce sont les chiffres froids de l'opération "black out", du nom de l'enquête conduite par les substituts du procureur de Gênes Canepa et Canciani et par les ROS [service d'investigation des carabiniers].

Nous ne voulons dire de quelques mots mais qu'ils soient clairs, nous continuerons à parler du rebelle écologiste Marco Camenisch qui a pratiqué à la in des années 70 le sabotage pour s'opposer à la mort nucléaire des centrales suisses et condamné pour cela à dix ans de prison après avoir repris sa liberté en s'évadant puis en partant dans la nature.

Sous le nom de Martino, il a accompagné la vie quotidienne de certainEs de nous, partageant les émotions et la pensée critique contre cette civilisation toxique basée sur la pollution, la mort et l'exploitation. Nous l'avons accompagné au cours de ses onze années de prison en Italie, continuant à être solidaires à l'heure où Marco subit l'isolement dans les prisons suisses aseptisées.

Nous n'oublions pas son humanité, sa cohérence profonde et son sentiment d'appartenir à une nature toujours plus violentée au quotidien, nous sommes avec lui tous les jours pour exiger la liberté de tous les prisonniers. Sans avoir l'intention de bouger d'un millimètre sur ces considérations, nous réaffirmons que la solidarité est une pratique militante et ainsi aucune intimidation, aucune hypothèse répressive ne pourra jamais provoquer un black-out sur notre conscience critique, notre affection et notre identité.

Nous sommes conscients que cette attaque, la énième qui s'ajoute aux autres enquêtes et hypothèses répressives qui impliquent des antifascistes, des anarchistes, des communistes et des révolutionnaires, n'est rien d'autre que la tentative permanente du pouvoir de défendre à tout prix les profits et les intérêts de quelques uns en piétinant et réprimant toute expression de révolte et d'antagonisme à l'intérieur d'un trajet plus général de lutte qui, à travers mille pratiques diverses, s'oppose à cette démocratie moderne libre-échangiste, qui provoque toujours plus d'exploitation, d'oppression et la destruction progressive de la nature.

Tout en réaffirmant une complète non-implication par rapport aux faits qui nous ont été notifiés, nous voulons aussi réaffirmer que dans une société qui s'auto-alimente de carnages et de massacres démocratiques et légaux, de désastres environnementaux et sociaux permanents, prétendre être "innocent" signifie uniquement être ses complices résignés.

Nous revendiquons avec fierté notre culpabilité irréductible à continuer à rêver à une société plus juste, libérée de l'exploitation de l'homme, de la nature, des animaux.

Pour un monde sans prisons.

Des compagnons et des compagnonnes mis en examen
11 octobre 2003