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Edoardo Garcia Macias : dernières nouvelles -
Nous distribuons de matériel en soutien à Edu et avons déjà
parlé de lui à plusieurs reprises. Vous pouvez demander notre flyer
pour vous familiariser avec les cas de ce jeune anarchiste de Madrid tombé
dans un montage judiciaire et policier en réponse à son implication
dans le mouvement de solidarité dans la rue avec la lutte des prisonniers
espagnols contre l'abominable régime d'isolement "FIES", pour
la libération des détenu-e-s malades, et pour la libération
des détenu-e-s ayant effectué-e-s 20 ans. Sa libération ne
dépend que de l'avis d'une juge, la juge Palacios, seul à ne pas
vouloir reconnaître l'innocence d'Edu. D'autres juges l'ont depuis longtemps
disculpés d'autres charges à son encontre, toutes aussi ridicules
que les colis piégés pour lesquels il se retrouve actuellement en
préventive, dans un quartier d'isolement d'une prison madrilène.
Il est clair que la police tente de lui faire endosser la responsabilité
d'actions que le système judiciaire espagnol n'a jamais été
capable délucider. Palacios n'est que la marionnette qui sert à
faire tourner l'engrenage, tout est prêt pour un futur procès spectacle
contre un dangereux anarchiste, l'opinion est déjà moulée
par une campagne médiatique féroce contre Edoardo et les groupes
au sein desquels il militait, entre autre l'Anarchist Black Cross de Madrid et
les centres sociaux. La seule preuve contre Edu est un sachet de 40gr de poudre
que les policiers prétendent avoir trouvé lors de la perquisition
à son domicile, chez ses parents. Or, Edu et sa mère affirment que
se sont les policiers eux-mêmes qui ont placé la poudre. Bizarrement,
la découverte de cette "preuve en béton" n'apparaît
pas sur la vidéo de 2 heures de la perquisition. Les expertises ADN et
les empreintes digitales n'ayant malheureusement pour les enquêteurs pas
permis d'inculper le coupable pré désigné.
En plus de 6 mois d'incarcération, ses conditions de détention se
sont dégradées. L'administration a décidé de l'isoler
de ses autres compagnons de galère. Les personnes qui prennent contact
avec lui risquent une punition. Pour pousser le bouchon encore plus loin, il lui
est interdit de participer aux activités/ateliers de la prison, de façon
à le priver des rarissimes formes de vie sociale et de le toucher psychologiquement.
Tout son courrier est lu à la loupe, avant de lui être remis après
des délais pouvant atteindre des semaines. Même si le délai
est colossal, le courrier lui arrive tout de même, vous pouvez lui envoyer
un mot (anglais ou espagnol). Des compagnons ayant réussi à lui
rendre visite ont déclaré qu'il reste combatif, et très content
des signes de solidarité de plus en plus nombreux qui se manifestent à
travers le monde. En attendant, Edoardo est toujours derrière les barreaux,
suite aux récent refus de Palacios de lui accorder la liberté provisoire.
Cette situation étant intolérable, les camarades espagnols ont appelé
à un mois de coordination et d'actions, depuis le 16 juin dernier. L'appel
est adressé à tous ceux/celles qui se sentent solidaires d'Edoardo
et de la lutte des prisonniers à prendre des initiatives, individuelles
ou collectives, le jour ou la nuit. Pour reprendre le tract distribué actuellement
dans les rues de Madrid "il n'y a pas de forme d'action définie. Nous
faisons confiance aux initiatives individuelles ou de groupe. Nous pratiquerons
tout type d'action, en fonction de ce que chacun considère comme efficace,
positif ou en rapport avec ses capacités. L'objectif est double : nous
voulons que l'État ait une petite idée de ce qui se passera si ils
imposent leurs inculpations et condamnation à Edu : plus de 15 ans de prison
; et nous aimerions leur faire savoir que le nombre de sympathisants n'a pas diminué,
mais augmenté."
Le groupe ABC de Madrid se déplace dans diverses villes espagnoles afin
de faire connaître le cas. Il semble qu l'incarcération d'Edu soit
une lutte fédératrice des libertaires ibérique, ce qui en
soit n'est pas une mauvaise chose. Ce qui nous semble moins réjouissant
est que ce soutien large des anarchistes semble résulter de l'innocence
manifeste d'Edoardo, et nous ne pouvons nous résoudre à l'idée
de mettre en avant ce concept. D'une part, nous ne voulons pas catégoriser
les détenu-e-s entre innocents et coupables et pensons que les organisations
fédéralistes anarchistes devraient cesser de monnayer leur soutien
logistique contre des preuves d'innocence (le soutien des grandes orga. anarchistes
a par ex. été nul dans le cas d'autres compagnons tout aussi anarchistes
qu'Edu mais qui ont choisi et défendu des méthodes de lutte différentes),
et cesser de définir l'action anarchiste selon ce que les journalistes
peuvent en dire. D'autre part, nous aimerions que le contexte dans lequel l'arrestation
d'Edu a pris place, c'est à dire le relais à l'extérieur
de la lutte collective des détenu-e-s espagnol-e-s contre le régime
d'isolement, ne viennent pas s'effacer dans le cadre d'une campagne de solidarité
axée uniquement sur son innocence. Sur le plan international, de nouvelles
actions de solidarité ont eu lieu entre autre à Londres à
l'occasion d'une journée d'action en faveur de Mark Barnsley pendant laquelle
une cinquantaine de militants en ont profité pour se rendre à l'ambassade
d'Espagne.
Pour lui écrire (en espagnol ou en anglais) : Eduardo Garia Macias, Modulo
4, CP Madrid 5 Soto del Real, 28791 Soto del Real, Madrid, Espagne.
[Extrait du bulletin #29 de l'ABC Dijon, juillet 2001]