QUI EST EDUARDO GARCIA MACIAS ?

Eduardo Garcia Macias est un jeune anarchiste qui était, avant son arrestation, très impliqué dans les activités des lieux occupés, dans la lutte anti-mondialisation, et dans le groupe madrilène de l'ABC. Il a participé, entre autre, de très près aux manifestations d'appui aux prisonniers espagnols en lutte contre le régime d'isolement FIES, et rendait visite à des prisonnier-e-s anarchistes bien peu appréciés des autorités. Pour cela, mais aussi pour intimider le reste du mouvement et empêcher que la lutte anti-FIES s'étende socialement, il a été la cible d'un montage policier. Suite à une perquisition truffée d'irrégularités, la police prétend avoir découvert à son domicile 40g de poudre et l'accuse de l'envoi de 7 colis piégés à des journalistes et à des politiciens. Il est maintenu en préventive depuis 6 mois à cause d'une seule juge et contre l'avis des autres.

Les enquêteurs prétendent même que Edu fait parti d'une organisation fantomatique dont les "chefs" seraient des prisonniers anarchistes insurrectionnalistes détenus dans l'État espagnol, et dont Edu serait un exécutant. Des accusations toutes aussi ridicules les unes que les autres. Edu a toujours affiché publiquement son militantisme et son soutien aux détenu-e-s, son incarcération n'est qu'une tentative de plus d'attaquer l'Idée de révolte sociale.

Une campagne internationale de soutien a été lancée. Des infos plus détaillées et des cartes postales sont disponibles à notre adresse. Des actions de solidarité ont eu lieu en Autriche, à Amsterdam, en Grèce, au Canada et à Prague.

Le 24 mai, Eduardo passait devant la juge Palacios sur la question du renouvellement de son mandat de dépôt. Nous ne connaissons pas les résultats à l'heure où nous tapons ces lignes.
Nous reproduisons à la suite sa déclaration relative à une grève de la faim de 5 jours qu'il a menée à la fin du mois d'avril pour protester contre l'acharnement judiciaire contre les anarchistes.

DÉCLARATION DE GRÈVE DE LA FAIM

" Le 17 avril, 5 mois se sont écoulés depuis mon entrée en prison. 5 mois de punition pour avoir eu l'audace de demander un monde meilleur et tenter de le construire sans d'autres armes que la solidarité et l'espoir, 5 mois de harcèlement pour ne pas me taire devant l'injustice et l'inégalité.

Pour ceux qui construisent des alternatives à l'exploitation et à la misère que les oligarchies politiques et économiques nous imposent, la répression et les montages ne sont en rien une nouveauté.
Lorsque les gens exigent la justice, recherchent la liberté, quand ils crient la vérité, l'État réagit toujours avec la même lâcheté. Je n'ai envoyé aucun colis piégé, ceux qui me connaissent et ceux qui ont provoqué ce montage le savent bien. Ce type de montage répressif n'a pas pour objectif uniquement d'emprisonner une ou plusieurs personnes "gênantes", mais de criminaliser et intimider les mouvements sociaux. Dans cette affaire, ils veulent en finir avec le vaste mouvement social qui défend les droits et la dignité des personnes emprisonnées, plus concrètement avec ceux qui y participent dans une perspective libertaire. Le vrai danger pour cet État qui se fait appeler "de droit" ne sont pas ces pétards qui injustement, grâce au mensonge et aux preuves fabriquées, me sont imputés, mais la Force des voix solidaires qui se lèvent contre le macabre et illégal régime FIES, contre la cruelle politique pénitentiaire de dispersion qui maintient des centaines de prisonniers et de prisonnières (pas seulement les basques, eh oui !) à 300, 500 et même 1000 kilomètres de leurs êtres chers, pour la libération des personnes détenues atteintes de maladies graves et/ou incurables, pour la dignité, contre la torture, pour un traitement efficace et humain, contre les vexations et l'arbitraire.

Ces justes revendications, bien qu'étant clairement reflétées dans la législation et dans les traités sur les Droits de l'Homme signés par l'État Espagnol, continuent de ne pas être écoutées. Nous n'arrêterons pas de réclamer Justice, Égalité, Dignité et Liberté, peu importe combien ils nous menacent avec leurs bâtons, leurs montages, leurs prisons.

Aujourd'hui 26 avril, j'entame une grève de la faim qui continuera jusqu'au 1er mai. Cinq jours de jeûne pour protester contre mes 5 mois d'incarcération légale et exiger ma remise en liberté immédiate, et un jour de plus, le 1er mai, comme hommage aux compagnons assassinés par l'État nord-américain le 1er mai 1886 et en soutien aux revendications que les compagner@s de la CNTvont exprimer dans la rue ce jour. "

Contact (écrire en espagnol ou en anglais) : Eduardo Garcia Macias, Modulo 4, CP Madrid 5 Soto Del Real, 28791 Soto Del Real, Madrid, Espagne.


[ Extrait du bulletin #28 de l'ABC-Dijon, juin 2001]